Cours de taxi

Publié le par Laurence

Prendre un taxi au Caire, c’est chaque fois une aventure et presque à chaque fois différent.
Ce matin, Yassine étant parti dans le désert avec le chauffeur pour une présentation de machines à des saoudiens en goguette, j’ai dû faire l’aller-retour à mon cours d’arabe en taxi.
Je sors déjà en retard de l’appartement et ô surprise, je ne trouve pas un taxi immédiatement. Il faut comprendre que Le Caire pullule littéralement de ces petits scarabés noirs et blancs qu’ils appellent taxis. Quand vous avez besoin d’un taxi, pas besoin d’en chercher un, de tourner la tête en tout sens pour en attraper un. Non, vous vous postez à un endroit ou vous commencez à marcher tranquillement et dès que vous entendez un klaxon insistant ou qu’on vous fait des appels de phares, aucun doute c’est un taxi. Vous n’avez plus qu’à lui faire signe pour monter. Bon, le côté désagréable c’est que vous ne pouvez pas faire trois pas dans une rue sans qu’un taxi vous klaxonne toutes les deux minutes. Mais on s’habitue.
Donc ce matin, chose incroyable, il n’y avait pas de taxi. J’ai bien dû faire environ 200m avant qu’un homme m’interpelle. Il allait commencer sa journée et était encore en train de briquer son taxi garé sur le bas côté. Je lui dis où je veux aller et là je sens que c’est un futé parce que direct il me demande combien je vais lui donner. Il faut savoir qu’en Egypte, les compteurs dans les taxis, comme les feux rouges dans les rues, sont décoratifs. D’ordinaire, je ne négocie jamais le prix de la course avant de monter. Je connais approximativement le prix de chaque course et j’attends d’arriver à bon port pour jeter les billets au chauffeur, surtout sans me retourner pour ne pas donner prise à négociation (ça marche quasiment dans tous les cas). Mais ce matin, il veut négocier. Je vais loin et il y aura de la circulation à cette heure-là. Je lui propose donc 30 livres (teletine en arabe). Là malin, pensant que je ne maîtrise pas bien la langue et en tout cas les chiffres, il me fait un signe avec sa main, un rond entre son pouce et son index pour être sûr du chiffre que je lui dis. Mais je ne suis pas dupe, le rond c’est 5 en arabe et il est hors de question que je lui donne cinquante livres. Je le regarde et je lui redis « Lè, teletine » (Non, 30). Il tente encore de négocier un peu mais devant mon indifférence, il finit par accepter mes 30 livres. Je vous avoue que c’est bien ma première négociation réussie avec un chauffeur de taxi. En même temps, je lui propose un prix plus que correct pour la course…
 
Donc on embarque. Là il faut préciser tout de suite que les taxis, c’est loin d’être des voitures de luxe. Pour tout dire, on se demande comment ils font pour rouler encore. Ce sont des modèles de voitures qui ont toutes cessées d’exister depuis au moins 20 ans voire 50 pour certaines en Europe. Des vieilles FIAT, des LADAS rafistolées au fil de fer…
On commence à rouler. Les amortisseurs sont bien sûr quasiment inexistants et pourtant c’est pas du luxe quand on connaît l’état de certaines routes. Mais au moins dans celui-là, la direction est à peu près bonne. Le dernier que j’avais pris, à chaque fois qu’il donnait un coup de volant, j’avais l’impression qu’on allait quitter la route. Le chauffeur est relativement calme au volant. Et j’arrive à bon port sans que le trajet ne soit trop désagréable. On taille même un peu la causette avec le chauffeur, j’en profite pour pratiquer mon arabe qui commence à valoir quelque chose… En tout cas, il a l’air de comprendre…
Avec le taxi du retour, ça a été moins fun : banquette en skaï sur laquelle on transpire pas mal à midi, et musique arabe à fond avec un lecteur de cassette en perdition qui ralentit toutes les 10 secondes…

Folklore quand tu nous tiens…

Nous partons ce soir en Tunisie pour une semaine... donc pas de post d'ici là !

Publié dans Chroniques du Caire

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J
Toujours en Tunisie? :)
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C
Bonjour,Je découvre ton blog grâce à un commentaire que tu as laissé chez Jihane. Ce que tu racontes est très intéresssant.D'après toi, l'Arabe est une langue difficile à apprendre ou non ?
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L
Ca y est JoAnn, je sui rentrée !<br /> Bonjour Christophe et bienvenu. L'arabe n'est pas aussi difficile que ça en a l'air. Une fois que tu connais l'alphabet, c'est une langue comme une autre avec des règles de grammaire et de conjugaison qui lui sont propres. Mais les phrases sont formées comme nous en avons l'habitude, il n'y a donc pas de grosses perturbations ! Honnêtement, le plus difficile c'est de s'habituer et d'arriver à prononcer certains sons que nous n'avons pas en français. C'est là que réside la plus grande difficulté car si tu ne prononces pas bien, le mot peut vouloir dire autre chose et les gens ne te comprennent par forcément, ce qui est assez frustrant !